SIMPLE SOUTHERN BOYS: Eyes On The Prize (2016)

Originaires de Floride et emmenés par le talentueux Deryle Hughes (chant, guitare slide, harmonica), les Simple Southern Boys tournent depuis 2004 et ont ouvert pour quelques grosses pointures (Foghat, Van Halen, Journey, Foreigner, Sammy Hagar). En 2009, ils ont sorti un album de très bonne facture (« All revved up ») et là, ils récidivent avec cet excellent « Eyes on the prize ». Dès le début, le groupe rend hommage à la célèbre firme de motos avec un rock qui déboule à fond la caisse, « Harley nation », qui évoque un peu « Last ride » de Doc Holliday. Avec une rythmique bien balancée et un solo costaud dans l’esprit de Rusty Burns, ce titre tape très fort. Ensuite, place au hard southern boogie avec « Lost in life » et son gimmick de guitares à la tierce. La construction harmonique des couplets et des refrains rappellerait légèrement Deep Purple. Un brin d’harmonica et un solo « killer » décorent le tout. « Fallin’ » fait un gros effet. Il s’agit d’une ballade rock (moitié hard, moitié sudiste) avec un refrain mélodique qui se retient bien ainsi qu’un solo splendide et mélodieux mélangeant le « Southern rock » et le « heavy metal ». Un excellent travail ! On appréciera également le superbe break de « I’m not evil » (un blues-rock hypnotique) et le solo carré de « Eyes on the prize » (un bon morceau de hard sudiste mid-tempo). L’ambiance sudiste est garantie avec « Family man » qui débute en bluegrass (avec une guitare acoustique, un dobro et une mandoline) pour s’orienter vers un « Southern rock » massif avec Deryle Hughes à la slide. La fin de ce titre fait d’ailleurs penser à du Blackfoot. « Take a chance on love » appartient à la catégorie du bon rock qui balance et fait taper du pied sur un tempo médium avec un solo bien envoyé. En écoutant le riff guitare/orgue, Deep Purple vient inévitablement à l’esprit (« Knocking at your back door »). Bien joué !
« Hard to take » reprend la même recette sur un rythme similaire mais avec une harmonisation en accords mineurs et sans orgue. Et c’est aussi très bon ! Pas de doute, ces musiciens possèdent une classe énorme ! Toutefois, on peut signaler un léger défaut. Oh, trois fois rien ! Le guitariste soliste est incontestablement très fort et il maîtrise royalement son instrument. Cependant, il devrait faire attention à ne pas tomber dans l’excès de la démonstration pure et de la rapidité. Par exemple, le solo de « True love story » aurait dû comporter plus de feeling et moins de notes et celui de « Florida boogie » (un « Southern shuffle ») fait un peu trop « shredder ». Mais, hormis cette petite remarque, il n’en demeure pas moins un guitariste incroyable. Quant à Deryle Hughes, il nous prouve une fois de plus son immense talent avec ce disque impeccable que nous n’avons pas fini d’écouter en boucle. Et il nous démontre également que le rock sudiste n’est pas encore mort.
Florida forever!
Olivier Aubry